Ah Comme la neige a neige – Émile Nelligan

pas gai gai mais de saison … merci Blaise pour m’avoir mis le nez sur ce texte.

Ah comme la neige a neigé
Ma vitre est un jardin de givre
Ah comme la neige a neigé
Qu’est-ce que le spasme de vivre
Ah la douleur que j’ai que j’ai!

Tous les étangs gisent gelés
Mon âme est noire où vis-je où vais-je
Tous mes espoirs gisent gelés
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.

Pleurez oiseaux de février
Au sinistre frisson des choses
Pleurez oiseaux de février
Pleurez mes pleurs pleurez mes roses
Aux branches du genévrier.

Ah comme la neige a neigé
Ma vitre est un jardin de givre
Ah comme la neige a neigé
Qu’est-ce que le spasme de vivre
Ah tout l’ennui que j’ai que j’ai.

Émile Nelligan, né et décédé à Montréal, (24 décembre 1879 – 18 novembre 1941), est un poète québécois. Disciple du symbolisme, il a été profondément influencé par Octave Crémazie, Louis Fréchette, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Georges Rodenbach, Maurice Rollinat, et Edgar Allan Poe. Parmi les thèmes récurrents de ses poèmes, on note l’enfance, la folie, la musique, l’amour et la mort.